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Everything will be okay with investments and help to
GCC. Their economic growth will be also our growth (Over 120 million people in 2050).
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L’économie islamique à la conquête du monde
Par Anne Bernas
mardi 8 octobre 2013 à 22:53
Du 29 au 31 octobre prochains, Londres accueille le 9e Forum économique islamique mondial. C’est la première fois qu’un pays non musulman est l’hôte d’un tel événement. La place de l’économie islamique dans le monde, mais avant tout de la finance islamique, est de plus en plus importante et se répand bien au-delà des pays musulmans, même s’ils demeurent toujours en pointe en la matière, à l’instar de Dubaï qui tend à devenir le pivot de cette économie en plein essor.
Jusqu’ici peu connue des non musulmans, la finance islamique a le vent en poupe. Elle représente aujourd’hui près de 500 milliards d’euros d’investissements à travers le monde. Elle regroupe l’ensemble des transactions et produits financiers conformes aux principes de la loi islamique, la charia : respect du principe de partage des pertes et des profits, interdiction de l’intérêt, de l’incertitude, de la spéculation, mais également interdiction d’investissement dans des secteurs considérés comme haram, c’est-à-dire illicites (alcool, tabac, paris, etc.).
Des instituts financiers islamiques existent dans plus de 75 pays. Aujourd’hui, afin d’attirer les investisseurs de pays du Proche-Orient, du Golfe mais aussi du Maghreb, de nombreux Etats non musulmans ont mis en place des aménagements pour favoriser les montages de finance islamique. Car de nombreux musulmans pratiquants rechignent encore à épargner ou à investir en raison des contradictions entre le système financier occidental classique, fondé sur l'intérêt, et la charia.
Un élargissement vers l’économie mondialisée
Les banques islamiques fleurissent aux quatre coins du globe. Londres reste tout de même leader en la matière, même si Bruxelles a récemment annoncé vouloir devenir la capitale européenne de la finance islamique. Le Royaume-Uni, tout comme la France qui, depuis 2008, lorgne sur cette manne financière, ne se cantonne pas à la finance islamique stricto sensu mais s’ouvre de plus en plus à l’économie islamique dans sa globalité.
Parce que d’islamique, il n’y pas seulement la finance. L’ensemble des produits halal (des tubes de dentifrices aux boissons gazeuses en passant par l’alimentaire), le secteur du tourisme, l’éducation, la culture, les assurances, conformes à la loi islamique constituent ainsi cette économie aujourd’hui mondialisée.
Actuellement, l’économie de biens et de services conformes à la charia est estimée à 8 000 milliards de dollars (8 000 billion dollars - 8 trillion dollars -), soit 5 900 milliards d’euros, pour une population mondiale de 1,6 milliard de musulmans. Le taux de croissance annuel de l’économie islamique mondiale est de 10% à 15%, quand le taux de croissance de l’économie mondiale est de 3,3% en 2013 selon les prévisions du FMI (IMF - International Monetary Fund). Dès lors, l’engouement des grandes puissances occidentales à se tourner vers cette économie, dont le Royaume-Uni a été le précurseur en 2006, est compréhensible. Mais la bataille est rude, d’autant que les dernières annonces venant des Emirats arabes unis affichent une ambition démesurée.
Les ambitions de Dubaï
Aujourd’hui, c’est Dubaï qui veut se positionner comme le centre majeur de l’économie islamique d’ici 2016. En annonçant la création d’un Comité suprême, le petit émirat entend bien tirer profit de l’essor de l’économie islamique après avoir été, en 2009, gravement touché par la crise financière mondiale. Le plan est basé sur la création des organes de réglementation et des lois nécessaires au développement du secteur. Toute une stratégie.
Ainsi, Dubaï ambitionne de devenir la référence mondiale pour la finance islamique, un centre pour l'alimentation halal, une destination idéale pour le tourisme familial, la première plate-forme du e-commerce et de l'économie numérique islamiques, la capitale mondiale de l'innovation et des arts, une référence pour la connaissance, l'éducation et la recherche dans tous les piliers de l'économie islamique. Et le centre le plus fiable pour établir les normes de l'économie islamique.
Le gouvernement croit dur comme fer à ce plan ambitieux. Dans un communiqué, il a ainsi déclaré que « l’importance de l’économie islamique n’est pas limitée à la croissance significative des dernières années. Sans aucun doute, son importance repose sur le fait qu’il s’agit d’un des secteurs qui doit connaître la croissance économique la plus rapide pour plusieurs années ». De quoi laisser l’émirat espérer de beaux jours devant lui.
Ainsi, les pays du « business oumma » seront loin d’être seuls à Londres à la fin du mois. Des Etats comme la Chine, le Canada... sont attendus au Forum économique islamique. Au menu entre autres, la technologie numérique, mais aussi le potentiel des femmes en tant que moteur de la croissance. Les enjeux économiques sont loin d’être faibles même si le rapport à l’islam et les amalgames qui les accompagnent sont parfois de réels freins. Les « défenseurs » du projet vantent pourtant les mérites de cette économie alternative, régulée, et pour certains « profondément éthique ».
RFI
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L'industrialisation des Etats pétroliers
8 février 2008
par Jeaul-Baquiast
Le cœur de développement économique et technologique du monde va-t-il migrer vers l’Arabie saoudite et les Emirats ? La question doit être posée. On sait en effet que l’Arabie saoudite a depuis longtemps compris qu’elle devait utiliser les revenus de ses exportations de pétrole pour se donner des bases industrielles et technologiques capables de prendre le relais du développement quand le pétrole s’épuisera. Les Emirats du golfe Persique font de même.
Pour le moment, ces projets n’éveillent pas d’inquiétude particulière chez les puissances géopolitiques visant à la maîtrise du monde de demain. Les Etats-Unis comptent sur la solidité de leur tissu industriel et scientifique pour ne pas se trouver déclassés par les futurs centres de compétences que les Etats arabes édifient à grande vitesse. Au contraire, ils espèrent bénéficier les premiers, grâce à la délocalisation de leurs laboratoires et entreprises, du boom de la région. La Chine et secondairement l’Inde, elles aussi très actives sur place, en tirent de nombreux avantages, notamment en termes d’acquisition de marchés où exporter leurs biens de consommation et leur main-d’œuvre. Elles ne s’inquiètent pas, vu la puissance des économies-monde qu’elles représentent à elles deux, de la concurrence d’Etats arabes qui restent petits par rapport à elles. Quant à l’Europe, qui n’a toujours pas de perspectives stratégiques à long terme en quelques domaines que ce soit, elle se borne à regarder avec curiosité la croissance des futurs mégapoles de la mer Rouge et du Golfe persique, en espérant en profiter très marginalement. C’est ainsi que la France s’est mobilisée pour des projets qu’il faut bien qualifier de dérisoires au regard des enjeux en cause, comme l’ouverture du Louvre d’Abou Dhabi ou l’implantation d’un quartier imité du vieux Lyon à Dubaï.
On peut penser cependant que cette insouciance partagée trahit une véritable inconséquence, celle par laquelle les vieux empires précipitent leur fin par aveuglement. Il faut bien voir que l’addiction au pétrole des pays occidentaux, comme d'ailleurs celle de leurs concurrents asiatiques, aboutit à donner aux Etats producteurs, quasiment gratuitement en termes de contrepartie de leur part, les briques avec lesquelles ils construisent actuellement leur future domination du monde. Jusqu’à présent, les Etats industriels n’avaient construit leur puissance que dans la sueur et le sang, en comprimant férocement la consommation de leurs populations. Le même processus se poursuit à bien plus grande échelle en Chine et en Inde. Chaque euro investi se paye par des souffrances énormes au sein de la population. Les Pays arabes n’ont au contraire, si l’on peut dire, qu’à se baisser non pas seulement pour s’enrichir, mais pour se donner les usines monstrueuses et les laboratoires énormes grâce auxquels ils pourront jouer dans la cour non seulement des grands mais des super-grands. Il leur suffit de vendre leur pétrole et d’acheter la compétence mondiale avec les sommes ainsi accumulées.
Les pays capitalistes occidentaux commencent à s’inquiéter de voir les fonds d’Etat riches de milliards de pétro-dollars menacer de racheter toutes leurs entreprises cotées en bourse. Mais ils devraient s’inquiéter bien davantage de voir que dans un futur de quelques années, cet argent ne se limitera pas à des achats et des délocalisations. D’ores et déjà, l’appât du gain facile attire un nombre croissant d’entreprises et d’hommes venant d’Amérique et d’Europe. Des sites industriels et commerciaux, des équipements urbains se créent. Ils jouent un puissant rôle d’attraction pour d’autres à venir. Tout ceci une fois implanté ne disparaîtra pas avec la diminution des réserves de pétrole. Ces installations prendront tout naturellement le relais d’un certain nombre de sites américains et bien plus encore des sites européens vieillis, sous-équipés et progressivement abandonnés par la jeunesse productive. Ajoutons que les Etats arabes ne séparant pas l’expansion économique de celle de leur religion, ils se feront plus que jamais les propagandistes de leurs croyances dans le reste du monde, dollars à l’appui, ce qui leur ouvrira d’innombrables portes et marchés dans le monde musulman.
Manque de réaction des Européens
C’est pourquoi on peut s’étonner de voir le manque de réaction des Européens, pour ne mentionner qu’eux, à l’énoncé des projets de l’Arabie Saoudite, pour ne mentionner qu’elle. Citons quelques éléments. Un plan de 500 milliards de dollars d’investissement vient d’être arrêté pour les 20 prochaines années. Il créera de nombreuses nouvelles villes et usines, avec des millions d’emploi. Les usines ne seront pas seulement pétro-chimiques. Sur une base pétrochimique, tel le projet Petro Rabigh, joint venture entre le pétrolier public Saudi Aramco et l’entreprise japonaise Sumitomo Chemicals, ces complexes produiront toutes la gamme des produits industriels et de grande consommation vendus dans le monde.
Or les revenus du pétrole ne cessent d’augmenter. Selon l’Institut de Finance Internationale basé à Washington, ils ont atteint 1,5 trillions de dollars de 2002 à 2006. L’essentiel n’a pas servi à constituer les fonds d’Etat que l’on commence, fort justement, de redouter en Occident. Ila été réinvestis sur place, et pas seulement dans des équipements touristiques ou des tours géantes. Ils servent à financer des équipements de télécommunication, des routes, des ports et aéroports, ainsi que – le plus important pour l’avenir – des universités qui bien que se voulant islamiques ne négligeront aucune discipline technologique importante. Nous avions indiqué précédemment que l’achat par les Emirats de gros porteurs Airbus, dont l’Europe, à juste titre, s’est félicitée, permettra en fait de faire fonctionner, avec la bénédiction des Européens, un immense « hub » entre l’Asie et l’Amérique, destiné à se substituer progressivement à Londres, Francfort et Paris, au profit des activités de transport mais aussi des implantations commerciales et industrielles associées.
Le Royaume Saoudien, actuellement peuplé de 24 millions d’habitants dont 7 millions d’étrangers, attend compte tenu de son taux élevé de natalité 40 millions de citoyens vers 2025. Pour occuper tout ce monde, l’objectif est de faire pour cette date du Royaume une puissance industrielle majeure. A coup de milliards de dollars, le plan patronné par le Roi Abdullah vise à construire 6 nouvelles villes sur le territoire du pays, dont la King Abdullah Economic City à l’ouest, la Knowledge Economic City près de Médine et la Prince Abdulaziz bin Mousaed Economic City au nord. Ces villes devraient vers 2020 ajouter 150 milliards par an au produit national, créer 1 million d’emplois qualifiés et loger 5 millions de personnes.
Certes, ces projets susciteront beaucoup de difficultés, inflation rampante, manque de main-d’œuvre, risques pour un environnement déjà fragile. Ils pourront aussi provoquer des réactions religieuses fondamentalistes. Mais avec beaucoup de dollars, ces problèmes peuvent se résoudre. Que devrait dans ces conditions faire l’Amérique ? Plus particulièrement, que devrait faire l’Europe, dont les perspectives économiques dans la région sont bien moindres ? La réponse de bon sens serait de cesser de consommer autant de pétrole, autrement dit de diminuer les cadeaux faits à des Etats qui, comme aurait dit Lénine, tissent la corde pour nous pendre. Avec les sommes économisées, les Etats européens devraient investir dans les énergies de remplacement (sans oublier le nucléaire) et les industries où ils ont conservé quelques maîtrise. Mais diminuer la consommation de pétrole signifierait s’engager dans des processus de décroissance rationnelle portant sur certaines consommations et relancer des politiques industrielles et de recherche impossibles en dehors d’un protectionnisme sélectif lui-même décidé au niveau Européen.
Nous en sommes loin – pour le moment. Dans quelques années, nécessité faisant loi, les points de vue changeront sans doute. Mais ne sera-t-il pas trop tard ?
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